18 000 € consacrés à la lutte anti-Baccharis en 2016 sur la seule zone du Rostu à Mesquer (44).
En 2014, été voté pour 3 ans un budget de travaux de restauration d’un espace appartenant au Conservatoire du Littoral pour un montant de 253 000 €. Trois partenaires ont abondés : le Conservatoire du littoral finance à hauteur de 50 %, Cap-atlantique 44 % et la commune de Mesquer 6.5 % Il concerne une zone naturelle située au nord de la commune, sur les lieux-dit du Rostu, Kervarin et Chouette
La lutte contre le Baccharis représente 13 % soit 33 000 €. Fin 2015 15 500 € ont été dépensés. Ils ont permis de couper des repousses sur 25 ha et une première intervention sur 2.5 ha. On voit ici combien le traitement des repousses est coûteux et que l’éco-pâturage permettrait de faire des économies. Pour 2016 de nouveaux chantiers sont prévus pour un montant de 18 000 €. Ils feront intervenir Réagis, une association d’insertion ainsi qu’un éleveur et ses moutons pour pratiquer de l’éco-pâturage. Rappelons que l’efficacité de cette technique sur la zone fait l’objet d’un suivi expérimental par le Collectif anti-baccharis.
Méthode de mesure des populations de Baccharis sur de petites zones
Nous avons mis en place un protocole de mesure des populations de Baccharis sur de petites surfaces. Ceci afin de tester l’efficacité de différentes méthode de lutte : coupe, pâturage, arrachage…
Problème posé
Après une coupe, ou un arrachage, les repousses sont nombreuses. Il convient de savoir précisément l’impact de la méthode de lutte sur la population de Baccharis présente initialement. La méthode doit permettre de suivre l’évolution sur une longue période.
Matériel et méthode
Nous avons pris le parti de mesurer les populations de de zones de 10 m² Celles-ci peuvent prises au hasard dans la parcelle. Une extrapolation pourrait ensuite être faite pour connaitre la population totale de la parcelle à condition que les zones soient suffisamment nombreuses (5).
La zones de mesure se détermine à l’aide d’un solide piquet métallique : fer à béton découpé en tronçons de 60 cm. Celui-ci est enfoncé ensuite dans le sol. Une corde 1.80 m permet de déterminer un cercle de 10 m² de surface.
La zone est localisée précisément à l’aide d’un GPS
2 expérimentateurs font le comptage. Après avoir fait la marque de départ à l’aide d’une bombe de peinture, l’un d’entre eux tends la corde et compte les Baccharis présents le long de la corde. Il distingue des différents type de Baccharis :
- jeune pousse de l’année
- arbuste de plus d’un an et<50 cm
- arbuste de plus d’un an > à 50 cm
L’autre expérimentateur note sur la fiche de comptage (voir ci-après)
Le compteur progresse en décrivant la totalité du cercle.
Sur la tête du piquet nous avons enfiché une balle de golf pour retrouver facilement la zone de comptage l’année suivante. Par ailleurs la balle évite de blesser les animaux au pâturage.
Test de la méthode de traitement des souches au gros sel marin
La méthode de traitement au sel marin est particulièrement efficace. Elle demande cependant d’être pratiquée rigoureusement.
La dévitalisation au gros sel marin est pratiqué de longue date par les paludiers de Guérande. Nous souhaitons en préciser la méthodologie.
Le problème posé
Après une coupe à la tronçonneuse, sur les pieds âgés possédant une souche de diamètre ≥ à 5 cm, les repousses sont vigoureuses et interviennent très rapidement (15 jours environ en période de pousse. La plante puise dans ses réserves racinaires pour émettre un nouveau système foliaire. L’arrachage demanderait l’usage d’engins agricoles qui ne peuvent pas pénétrer facilement dans des marais salants. Par ailleurs, il faut rechercher une méthode de lutte qui évite l’usage de produits phytosanitaires sur des zones naturelles. Nous avons en cours le test d’une méthode de lutte au gros sel marin.
Une méthode traditionnelle connue pour son efficacité
En effet, les paludiers (sauniers) ont pu vérifier de longue date que le fait de déposer un petit tas de sel sur un plant coupé au ras du sol permettait de l’éliminer. La méthode que nous avons en cours de test est un peu différente car nous ne disposons pas de quantités illimitées de gros sel et il convient de trouver une méthode plus économe.
La méthode testée
Sur les souches mesurant plus de 5 cm de diamètre, nous avons effectué un ou plusieurs trous à l’aide d’une perceuse munie d’une mèche de 12 mm de diamètre. Nous les avons ensuite remplis les trous de gros sel.
Au mois d’octobre, les souches n’ont pas fait de repousses significatives contrairement aux souches non traitées. La méthode c’est ici montrée particulièrement efficace.
Ce travail est long à pratiquer et un membre du Collectif a remplacé les trous à la perceuse par des entrailles à la tronçonneuse. Il a ensuite recouvert les entailles de vase de marais pour les protéger. Cette méthode s’est avérée inefficace et de nombreuses repousses sont apparues 3 semaines après le traitement.
Forts de ces expériences, nous conseillons de percer des trous de 20 mm de diamètre et profond de 5-6 cm. Pour augmenter la productivité du travail nous pensons utiliser désormais des perceuses sans fil puissante : soit à moteur thermique soit électrique avec de grosse batteries.
Dans l’île de Boëd dans le golf du Morbihan, une expérimentation conduite par Claudine FORTUNE sous l’égide du C.G. du Morbihan montre elle-aussi une grande efficacité du gros sel : 100 % des pieds traités, soit par des monticules de sel soit par des trous à la perceuses ont disparu.
Lire l’étude : Boëd2008_Trait.Sel.CFortune
Remarque :
Pour faciliter le perçage : la coupe de l’arbuste être franche, de préférence à l’horizontal, et à 7-8 cm du sol.
Après cette première expérience, nous pensons qu’il convient de tester les points suivants :
- L’injection de saumure dans les trous (sel dissous dans peu d’eau), ne serait-elle pas efficace ?
- En période pluvieuse, faut-il couvrir les souches traitées : agrafage d’une protection contre la pluie ?