Les chèvres de kerlebik se régalent du baccharis de Michotte à Séné

Une expérience de pâturage de baccharis vient d’être lancée à Michotte, dans une parcelle en friche envahie depuis 3/4 ans par cette invasive.  La ferme de Kerlebik, toute proche avait besoin de pâture, et les Amis de Kerarden avaient tenté en vain d’arracher au baccharrache ces arbustes encore jeunes. Mais dans ce terrain les racines étaient trop profondes.

Un prix aux trophées de la vie locale du Crédit agricole a permis de financer la clôture. Nous rendrons compte des résultats de cette expérience dans les prochains mois.

Publication du décret du 21 avril 2017 relatif au contrôle et à la gestion des espèces invasives

Le décret  du 21 avril 2017 relatif au contrôle et à la gestion de l’introduction et de la propagation de certaines espèces animales et végétales a été publié au journal officiel du 23 avril 2017

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Ce décret comporte les dispositions réglementaires d’application des articles L. 411-5 à L. 411-9 du code de l’environnement (articles concernant les espèces exotiques envahissantes issues de la loi « biodiversité » du 8 août 2016).

La première sous-section réorganise les dispositions existantes relatives aux introductions dans la nature de spécimens d’espèces indigènes (et non exotiques),

La sous-section 2 concerne les espèces hybrides, les modalités  d’introduction d’espèces exotiques envahissante (en dérogation à l’interdiction par la loi) et la gestion des stocks d’animaux et végétaux qui viennent d’être interdits.

La sous-section 3 crée des dispositions nouvelles en matière de lutte contre les espèces exotiques envahissantes déjà introduites.

Ainsi, dès la publication de l’arrêté ministériel conjoint (environnement – agriculture) fixant la liste des espèces végétales dont l’introduction dans le milieu naturel est interdite (qu’elle soit volontaire, par négligence ou imprudence), le préfet précisera par arrêté les modalités de lutte contre le baccharis, les territoires concernés, les périodes autorisées et les personnes habilitées (ainsi que les modalités de pénétration dans les propriétés privées).

Evaluation de l’efficacité de l’écopâturage : premier bilan positif

L’expérience montre que l’arrachage répété donne des résultats satisfaisants dans la lutte contre le Baccharis. Toutefois, sur les zones fortement colonisées, la technique de l’arrachage manuel ne peut pas être envisagée à un coût supportable, seul un traitement mécanique apporte une première solution. Il convient ensuite de compléter cette intervention initiale par de l’écopâturage.  Encore faut-il en vérifier l’efficacité. C’est l’objectif de l’expérimentation conduite conjointement par le collectif anti-baccharis et les Amis des sites de Mesquer.

L’expérimentation dont vous trouverez le pdf des conditions expéremenates et les résultats  montre une bonne efficacité de la méthode.

Resultats

Vidéo technique de lutte : arrachage suivi d’un passage de rotavator et d’un semis

Pour lutter contre le Baccharis halimifolia, la technique de l’arrachage est la plus efficace. Une éleveur de moutons de Mesquer, également conducteur d’engin, a éliminé les arbustes sur une zone totalement envahie avec le soutien de la commune. Il s’agissait d’ouvrir le terrain pour ses animaux en charge de l’entretien ultérieur. Par ailleurs, il a complété ce travail par le passage d’un rotavator suivi d’un semis d’un mélange de graines pour prairie de longue durée.

 

 

 

 

Vidéo gyrobroyage par une pelleteuse-épareuse : une technique très rapide… …pour commencer

Dans le cadre d’un programme Natura 2000 à Mesquer, Cap-Atlantique (Comcom de la Presqu’île guérandaise), a choisi le broyage  des Baccharis présents sur les marais de Quimiac par l’intervention d’une chenillette munie d’une épareuse. Cette technique présente l’intérêt d’être très rapide. Par ailleurs, elle permet de traiter le dévers des talus sans difficulté. Toutefois, elle n’élimine pas les racines et les repousses seront abondantes. Elle ne peut donc s’envisager que dans un programme qui comprend un traitement ultérieur comme l’éco-pâturage.

La législation sur les plantes invasives enfin publiée

Elle  donne des moyens  d’agir même si des décrets et arrêtés sont encore nécessaires

Notre collectif avait pour objectif prioritaire d’obtenir une modification de la législation sur les plantes exotiques envahissantes et plus particulièrement sur le Baccharis. En un peu plus d’un an la situation a beaucoup évolué positivement. La réglementation européenne était théoriquement applicable depuis le 1er janvier 2015. Elle devient effective depuis le 14 juillet dernier, la liste des espèces concernées ayant été publiée.

Par ailleurs, en ce qui concerne plus spécifiquement le  territoire national, la loi sur la biodiversité vient elle aussi d’être publiée avec un article 149 qui porte sur les espèces envahissantes. Il s’agit désormais de savoir quelles conséquences pratiques l’évolution de la législation va avoir.

La première est l’interdiction de la commercialisation de la plante. Toutefois, si cette interdiction est nécessaire elle est loin d’être suffisante. La plante prolifère, conquérant de nouveaux espaces chaque jour, modifiant les paysages et causant de graves dommages à la biodiversité. Il convient de mettre en place des programmes de lutte pour faire régresser son emprise, voire à terme assurer son élimination. Les premières zones où il est impératif d’agir rapidement sont celles appartenant aux collectivités publiques. Sur ces zones, il convient de faire l’inventaire des contaminations s’il n’est pas déjà réalisé, décider des programmes d’arrachage, de tronçonnage et de gestion de ces espaces dans la durée. Quelle que soit la méthode choisie, il faudra effectivement programmer des interventions sur plusieurs années pour traiter les repousses qui ne manquent pas d’être très nombreuses. L’éco-pâturage semble une solution durable pour un coût raisonnable sur de grands espaces. Les ressources mobilisées seront directement proportionnelles à la volonté des décideurs politiques. A défaut d’une réelle sensibilisation, la loi sera totalement inefficace.

L'arrachage est toujours préférable

L’arrachage est toujours préférable

Une règlementation à venir qui doit donner des possibilités d’intervention

 Une grande partie des zones contaminées appartiennent à des propriétaires privés. Si celles-ci ne sont pas traitées, elles réintroduiront le Baccharis sur les zones traitées. Nous demandons donc, que soit mis en place un programme d’inventaire. Ceci nécessite l’autorisation pour les collectivités locales de rentrer chez les particuliers. La réglementation qui n’est pas encore publiée devra le permettre. Par ailleurs, une fois la présence des plantes avérée, l’obligation d’arrachage ou au minimum de coupe avant la floraison doit être édictée. Là encore la réglementation doit le permettre. Sur tous ces points, la secrétaire d’état à la Biodiversité nous a affirmé son intention d’agir cet automne. Nous n’avons cependant pas le détail de ses intentions. L’avenir de la lutte contre les plantes exotiques envahissantes se jouent finalement dans la qualité du futur cadre réglementaire, mais aussi dans la détermination des collectivités publiques et des collectifs bénévoles.